Jouer Global (partie IV) : Comprendre la relocalisation aujourdhui
L’un de mes basketteurs préférés est d’origine camerounaise, Joël Embiid. Il a un parcours très inspirant.
Plusieurs Camerounais se sont sentis mal, lorsqu’il a pris la nationalité française il y a quelque temps et, j’ai trouvé cela tellement maladroit, pas parce qu’il est l’un de mes joueurs préférés, mais parce que plusieurs jeunes ne comprennent pas encore que la corruption, le favoritisme contraint les plus doués à choisir d’autres environnements et ce n’est pas leur faute, mais de la faiblesse de nos institutions.
Bon nombre de pays Africains sont des pays du tiers monde et tant que cela ne va pas changer, bon nombre de nos talents vont toujours se retrouver chez ceux du top monde.
5 éléments essentiels permettent de classer les pays en top, second et tiers monde, à savoir la qualité de vie, un environnement propice / favorable, l’égalité des opportunités, la force de la monnaie, l’accès au crédit / financement.
La majorité des pays du tiers monde auront Zéro sur chacun des aspects là, et parce que l’Homme a été mandaté de dominer, plusieurs en devenant des forces globales vont ajouter un autre pays à leur nationalité, de préférence un territoire avec les 5 éléments essentiels ci-dessus.
Tu auras donc Joël Embiid qui est à la fois Camerounais, Français et Américain, et peut ainsi se déployer dans les 3 environnements là, en fonction des 5 éléments essentiels.
Parce que la qualité de vie n’est pas bonne au Cameroun, il peut améliorer en faisant dans le social, construire des points d’eaux. L’environnement étant favorable en France, il peut jouer pour leur équipe nationale de Basketball. Ayant accès au financement aux États-Unis, il peut monter un business là-bas.
La loyauté, le patriotisme aujourd’hui n’est plus seulement une affaire de territoires, mais principalement d’idées, d’influence, d’impact. Plus vite, les pays du tiers monde vont comprendre cela et s’ajuster, mieux ce sera.
Actuellement, le monde est en train de s’éloigner de la démocratie pour la technocratie. Nous allons de moins en moins entendre parler de pays du top, second et tiers monde, mais plutôt de pays moins intelligents, pays intelligents et pays plus intelligents, des “smart cities/nations”. Là encore, le fossé sera plus profond à cause du manque de vision, manque de clarité des personnes à la tête de nombreux états.
Voilà pourquoi, nous devons prier afin d’avoir des dirigeants visionnaires, pas des personnes dont l’intelligence et le cœur est resté bloqué dans les précédentes décennies et veulent simplement se remplir les poches et celles des personnes dans leurs cercles au détriment du bien-être présent et futur de la nation.
La relocalisation n’a pas à être physique, mais beaucoup plus tes idées, concepts.
La relocalisation n’a plus à faire un choix entre le Tchad et la France par exemple. Aujourd’hui, ce n’est plus l’un ou l’autre, mais plutôt l’un et l’autre. Tes idées que tu as déployées ici, peuvent être aussi déployés ailleurs.
J’ai une cliente qui a laissé son business en Afrique du Sud qui était déjà okay pour les États-Unis et les choses ne se passent pas encore comme souhaités. Ça aurait pu être différent si elle voyageait avec un plan pour occuper et dominer un espace, ça aurait pu être différent si elle voyageait en venant faire fonctionner aussi son business en Amérique, c’est ce que les entreprises occidentales font.
Blackberry a survécu un peu plus longtemps, à cause de la relocalisation de son business en Afrique, particulièrement en Afrique du Sud, Nigeria et Ghana.
Partout ailleurs, Blackberry était mort, sauf en Afrique, et cela, a permis à Blackberry de survivre un peu plus longtemps. La crise, à un point A, était compensé par la prospérité dans un point B. C’est aussi ça l’avantage d’être global.
Tu n’as pas besoin de fermer, tout vendre, avant de relocaliser. Tes acquis, actifs que tu as déjà, peuvent te permettre de tenir là-bas avant que tu domines pleinement l’espace que tu as vu.